Qu'est-ce que l'hormonothérapie

Les hormonothérapies sont des traitements largement utilisés pour lutter contre certains cancers dits hormonosensibles. La croissance de ces cancers hormonosensibles est sous la dépendance de certaines hormones.

Les hormonothérapies sont des traitements ayant pour objectif de bloquer la croissance tumorale, a ne pas confondre avec une hormonothérapie substitutive qui a pour objectif de suppléer un défaut de sécrétion hormonal suite par exemple a l'ablation d'un testicule. Les traitements par hormonothérapie incluent des médicaments dont l'action consiste à stopper la production de certaines hormones ou a bloquer leur action. 

Les cancers dit hormonosensibles sont les cancer de la prostate, 80% des cancers du sein et certains cancer oviriens et uterins.

La première condition pour que le médecin propose une hormonothérapie est que les cellules cancéreuses analysées soit hormonosensibles.

 

Pour les cancers du sein hormonosensibles

Les cellules cancéreuses des cancers du sein hormonosensibles ont pour caractéristique de posséder des récepteurs hormonaux. Ce sont des protéines situées à la surface de la cellule cancéreuse. Ils détectent les œstrogènes ou la progestérone qui passent dans le sang et les captent. La liaison entre les hormones et leurs récepteurs sur les cellules déclenche la stimulation de la croissance de ces cellules cancéreuses.

C'est l'examen des cellules au microscope qui détermine si elles possèdent ou non des récepteurs aux œstrogènes et/ou à la progestérone. Cet examen, appelé examen anatomopathologique est réalisé sur un fragment de la tumeur prélevé par biopsie, ou sur la tumeur enlevée par intervention chirurgicale. 80% des cancers du sein sont hormonosensibles ou hormonodépendants.

Il existe trois types de médicaments, administrables en comprimés par voie orale ou sous forme liquide en injection intramusculaire ou sous-cutanée.

On distingue :

  • Les anti-œstrogènes qui empêchent les œstrogènes de stimuler les cellules cancéreuses en prenant leur place au niveau des récepteurs hormonaux des cellules ou en abîmant ces récepteurs. L'anti-œstrogènes utilisé pour le cancer du sein est le tamoxifène.

  • Les anti-aromatases (ou inhibiteurs de l'aromatase) qui empêchent la fabrication des œstrogènes chez la femme ménopausée.

  • Les analogues de la LH-RH qui suppriment la production des hormones féminines par les ovaires chez la femme non ménopausée.

 

L'indication d'hormonothérapie est discutée en réunion de concertation pluridisciplinaire et dépend des caracteristiques tumorales et du statut que ménopausique de la patiente.

Les traitements non médicamenteux consistent à stopper la production d'œstrogènes par les ovaires, par chirurgie (ovariectomie) ou par irradiation des ovaires (radiothérapie).

 

 

 

Pour les cancers de la prostate

Le cancer de la prostate est un cancer dit hormonosensible, les cellules cancéreuses prostatiques sont sous la dépendance d'une hormone masculine : la testostérone. La testostérone est une hormone androgène, responsable des caractères sexuels secondaires comme les poils sur la poitrine et sur le visage.

L’hormonothérapie consiste à empêcher l’action stimulante de la testostérone sur les cellules cancéreuses. Elle permet ainsi d’empêcher le développement de la tumeur et ses éventuelles métastases.

On peut empêcher la fabrication de la testostérone, en supprimant l’activité des testicules qui la produisent. Cela peut se faire par une intervention chirurgicale (l’ablation des testicules) ou par un traitement médicamenteux (les analogues de la LH-RH).

On peut utiliser des « anti-hormones » qui prennent la place de la testostérone au niveau des récepteurs hormonaux des cellules. C’est le mode d’action des médicaments appelés anti-androgènes.

 

 

Les effets secondaires de l'hormonothérapie

Ils sont différents de ceux de la chimiothérapie  :

  •     fatigue,

  •     rétention d'eau,

  •     prise de poids,

  •     bouffées de chaleur,

  •     nausées et vomissements,

  •     modification de l'appétit,

  •     saignements utérins,

  •     baisse de la libido